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Trois minutes trente avant le soleil

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Ce week-end là, nous avons dormi à Chausey, dans le Sound qui est le mouillage principal de l’archipel. Ce n’est pas le meilleur endroit, les places y sont toujours prises d’assaut en été. Mais c’est le mouillage le plus sûr, celui qui abrite le mieux de n’importe quel petit coup de vent inattendu. D’où qu’il vienne, on est à peu près protégé. Et puis nous avions trouvé un corps-mort bien solide: on a dormi tranquilles cette nuit-là.

Le vent devait monter dans la nuit, nous étions prévenus. La météo annonçait trente nœuds de vent pour le lendemain, vers neuf heures. Vers trois heures du matin, on a commencé à l’entendre arriver doucement : les haubans se sont mis à chanter. Cette petite musique, dans les drisses, qui me donne toujours le sourire même quand elle me réveille.

On devait se lever à six heures, ce matin-là. Ce n’était pas tellement l’annonce du vent, mais partir suffisamment tôt pour éviter l’orage. Voilà ce qu’il faut savoir en premier avec la mer : tout se décide en fonction du temps. Se lever aux aurores si les conditions météo l’exigent est une contrainte à laquelle on ne peut se soustraire. Et puis faire du bateau sous la pluie, c’est moins amusant. La mer peut grossir tout à coup. Le vent aussi. Trente nœuds, ça passe ; après, ça peut devenir moins drôle.

Six heures, du matin, un dimanche. Bien sûr, on avait prévus d’être grognons, de boire cul sec des cafés trop forts pour tenter d’être à peu près convenablement tirés du sommeil au moment de lever l’ancre et faire les manœuvres dans le silence contrarié des matins difficiles. C’était sans compter sur ce cadeau du ciel. L’aube des matins où le vent monte après une journée de beau temps. Ouvrir les yeux sur ce spectacle quand on a encore une partie de soi dans le sommeil, c’est presque trop pour un regard humain. Comme si l’on se trouvait par hasard aux premières loges d’un spectacle prévu seulement pour le regard des Dieux.

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25 réflexions sur “Trois minutes trente avant le soleil”

  1. Les photos se passent (presque) de commentaires tant elles rendent justice à la beauté du ciel. Je suis toujours émerveillée par ces couleurs auxquelles on ne prête pas attention au quotidien et qui pourtant son magiques pour les yeux et le moral…
    Merci.

  2. Ce moment fort entre la nuit et le jour, cette confrontation des couleurs chaudes et froides, cette sensation d’émerveillement devant la vie qui s’éveille… sont autant de merveilles que je retrouve en lisant ton billet.

    Une très belle semaine !

  3. Que c’est beau, mais que c’est beau… Ca consolerait presque des trombes d’eau qui tombent depuis ce matin sur Paris ! On ferme les yeux, on imagine le roulis, la couleur, le silence… Merci pour ces superbes photos !

  4. la beauté des matins sur l’eau…
    rien que pour cela, j’aime me réveiller sur mon petit bateau.
    merci pour ce moment de poésie.
    c’est moi ou il manque encore la suite de la transat?

  5. Oup’s, je ne suis pas vraiment sûre d’avoir envie de vivre ça en live mais en photo c’est magnifique ! Bonne continuation pour cette belle aventure !

  6. Gabrielle Roberge

    Que c’est beau ! Ahh, la mer…Ton texte me rappelle à quel point j’aiiime la mer et à quel point j’ai peur de la mer. Un amour impossible, peut-être !

  7. Oh mon Dieu que ça donne envie… le calme, la sérénité avant la tempête à venir. Les pieds sur terre, j’aime tant l’aube, le petit matin pour ces moments où l’on a l’impression qu’être debout avant les autres est un privilège.

  8. LC CHASSANIOL

    Pour nous qui avons véçu dans beaucoup d’autres iles ultramarines, Chausey reste un joyau inégalé…!

  9. Ooooooohhh purééééééée !!! Ces photos !!! (mon commentaire est super moche, surtout à la suite de si jolis billets !)
    Magnifiques !!!!!

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