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Tres dias en Valencia

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Ce soir, et pour quelques micro-jours, je suis à Valence*. Le Valence d’Espagne. Valencia, quoi. Telle que vous ne me voyez pas, j’ai un peu trop bu, d’ailleurs : ces gens ont une spécialité décapante, appelée la agua de Valencia, à base de Vouvray, vodka, Cointreau, sucre et une lichette de jus d’orange. Soyez indulgents si ma diction n’est pas parfaite, por favor (hips!)

Aujourd’hui, fait rare : avec mon mari, nous avons visité. Habituellement, je me contente de repérer les restaus où on se tape la cloche, les églises, les rues commerçantes et les hypermarchés. Les supermarchés, ça me passionne**. D’ailleurs, je n’ai pas pu m’empêcher de faire une razzia au Corte Inglès pour acheter tous les choses étranges qu’on ne trouve pas en France (pour être honnête, j’ai acheté deux trois trucs dont j’ignore totalement l’usage et beaucoup de choses qui n’ont certainement rien d’espagnol).

Mais, en dehors du Corte inglès, nous avons aussi visité des vrais trucs. Ce qui me permet d’affirmer haut et fort que:

+ Les feux de routes sont suspendus en l’air (photo 1). Comme à New York. Comme partout, en fait. On est les seuls, en France, à avoir des feux vissés au bitume? La fameuse exception française, sans doute.

+ Il existe une cathédrale très vieille et très belle au centre de la ville, avec des couches successives de plein d’époques les une par-dessus les autres (photos 4 et 5). À première vue, comme ça, on pourrait croire que c’est du grand n’importe quoi, mais en fait c’est beau comme un livre d’images en relief. Si, si. Il faut absolument la visiter dedans-dehors, la scruter dans tous les coins. Laisser aller sa curiosité puisque les guides ont réponse à tout et que c’est passionnant. Les vitraux sont en albâtre et diffusent une lueur irréelle. Dans l’église, il y a aussi les restes du bras écrabouillé du Saint patron de la ville (je vous ai fait grâce de l’image). Sachez aussi que la cathédrale abrite, mais oui : un Saint Graal. Probablement pas plus vrai que les autres, mais celui-ci a le mérite d’être taillé dans de la pierre, pour faire vraiment comme si… Et il a le diplôme d’authentification au carbone 14 qui prouve qu’il a effectivement pu être un contemporain de Jésus. Techniquement, il pourrait donc être le vrai Saint Graal. J’ai presque envie d’y croire, tiens. C’est mon côté Galaad.

+ Le type au centre de la Fontaine de la Paza de la Reina représente un fleuve (photo 2), ce qui nous fait une belle jambe. Et je peux vous dire qu’il l’a l’air d’un gros macho, avec toutes ces filles à demi-nues à ses pieds qui déversent son eau. Il a l’air d’un gros macho, mais c’est joli quand même. Au pied de la fontaine, j’ai adoré le marbre gravé d’inscriptions latines pas du tout authentiques, avec même les fissures dans la pierre qu’on dirait cassées exprès pour faire genre (photo 3).

+ Les statues de pierres ont toujours l’air flippantes, certaines choses ne changent pas (photo 2). Mais j’aime bien : c’est comme jouer à se faire peur. Les histoires de Saints et toutes leurs histoires gores, leurs yeux exorbités, leur teint cieux et leurs joues maigres, c’est mon train fantôme à moi. Non, vraiment, dans les églises, ce sont plutôt les statues de bergère en route vers la crèche qui on l’air d’être les vrais gentils de l’histoire (photo 9). Et elles m’épatent. Leur flegme devant le tabernacle de procession immense, multi-pavé de diamants, qu’elles regardent sans émoi, de leurs grands yeux absents (photo 9) est vraiment saisissant. Moi, quand je vois ça, je pense au prix que ça doit coûter tous ces diamants. Et si, avec, je pourrais enfin me payer l’appartement des mes rêves. Les petites bergères elles, semblent penser à leurs moutons, point. C’est quand meme admirable, non?

+ A Valencia, il y a aussi le plus grand marché couvert d’Espagne. En fait c’est peut-être bien le plus grand d’Europe. Et pourquoi pas, tant qu’on y est : du monde. Après avoir mis les pieds dans une telle caverne d’Ali-Baba, je vous le dit tout net : personnellement, je suis déjà en train de faire une demande d’immigration. C’est beau, d’abord. Et ça sent bon… mais bon, vous n’avez pas idée (photos 6 et 7). Tiens, juste comme ça : vous le saviez, vous que les oranges ont été ramenées de Chine il y a seulement un petit siècle et demi? Moi non.

+ Quelque part au centre de la ville, se trouve aussi un très vieux marché rond, au toit de bois, où se succèdent les étals de mercerie à l’ancienne. D’un coup, on se sent projeté des années en arrière et l’on voit bien que ceux qui s’y promènent sont en quête d’un petit bout d’enfance perdue (photo 8). Exactement le genre d’endroit où nous aussi, on aimerait bien avoir des souvenirs.

+ Enfin, le musée de la céramique fut formidable (photos 10 et 12) : beaucoup d’éventails (???), peu de céramique. Et un genre de micro château de Versailles, aussi, à l’intérieur. Avec des carrosses. Je n’ai pas vraiment cherché à comprendre pourquoi, mais il y avait un portrait de Marie-Antoinette et tout était meublé dans le style petit Trianon. Avec David, on arrêtait pas de répéter en gloussant « This Madame, is Versailles » en se croyant très spirituels. Pourtant, on n’avait pas encore goûté à la Agua de Valencia. Bref. Dans un coin, il y avait un vaisselier du genre de ceux qu’on trouve chez les mamies. Mais alors des mamies très vielles et très riches (photo 11). Un vaisselier dans le style un peu château hanté, mais qui ne fait pas très peur. Oh et on a aussi croisé un couple d’amoureux en pierre enlacés étroitement, qui ne se souciaient pas trop de se peloter devant tout le monde (photo 10). Comme ils avaient aussi des ailes, on les a pardonné, vous pensez.

+ Et puis sinon, il faut que je vous dise : les citrons n’ont pas encore fini de mûrir (photo 13)…

PS : J’aurais beaucoup aimé vous parler ripaille, mais c’est un peu compliqué : les espagnols semblent croire que végétarien signifie « qui ne mange que des légumes ». Je suis donc soumise à un régime très très spécial et très drôle… (mais je me rattrape en secret sur les Patatas bravas qui sont une raison tout à fait valable de songer sérieusement à s’installer ici, même si par ailleurs, je ne peux me consoler de ne pas trouver à Valence l’ombre d’un chocolate con churros).

PPS : Pardon pour ce billet longuissimo, c’est que je suis au bord du coma éthylique : je ne me rends plus bien compte.

* La ville organise en ce moment des voyages de presse pour aider à développer le tourisme et j’ai la possibilité de placer plusieurs sujets sur les différents supports pour lesquels je travaille. Et aussi sur le blog. Je fais donc partie du voyage. Il y a des choses qui ne se refusent pas :)

** Le truc des hypers, je sais, c’est zarb. Mais je ne suis pas toute seule dans mon délire… j’en connais une autre.

22 réflexions sur “Tres dias en Valencia”

  1. Au Québec aussi nous avons des feux de circulation avec les pieds sur terre…
    Très belles photos, comme d’habitude… Merci pour ce petit bout de voyage !

  2. Pour quelqu’un d’imbibé, je trouve que tu assures quand même pas mal pour ton billet ! Très jolies photos (comme d’habitude j’ai envie de dire aussi ! )

  3. Ah non, mais le coup du supermarché, c’est génial ! A chaque voyage, avec mon chéri, c’est notre passage obligé. On le repère au gré de nos balades et le dernier jour, hop, on passe à la caisse. Ca remplace avantageusement les boutiques à souvenirs où on ne met pas les pieds.

  4. Alors pour ce qui est du chocolate con churros, va à « Valor », ils en font. Je ne me souviens plus de l’endroit exact mais c’est proche de la cathédrale. « Valor » est un des meilleurs chocolatier d’Espagne et ils ont une boutique à Valence. Un conseil : résiste au granité chocolaté et prends quelque chose à base de chocolat chaud : c’est à se damner ! (oui, j’ai dévoré le chocolat chaud qui recouvrait les profiteroles, je m’en suis pas remise…)

    Et si jamais tu as le temps, va visiter le jardin botanique et le jardin des Hespérides juste derrière.

  5. Merci pour le petit compte-rendu de voyage, on s’y croirait.
    Et tes efforts portent manifestement leurs fruits : elles sont toutes superbes, les photos ! J’aime particulièrement leur lumière, ça donne un effet terriblement doux.

  6. Héhé, je suis pareille pour les supermarchés: j’achète plein de produits que je ne comprends pas et/ou que je trouve bizarres.
    Et j’en garde toujours pour découvrir une fois rentrée, ce qui me vaut à chaque fois des déceptions de ne pas trouver tel ou tel produit en France (certains bonbons amerloques, ou plus récemment la crème à tartiner au pecorino…) !!

  7. Moi aussi je suis une addict des supers, hypermarchés ou superettes etc à l’étranger. Avec mon homme, dans chaque pays que nous visitons, il faut obligatoirement passer des les supermarchés locaux pour faire des achats de bouffe surtout, que l’on ne trouve pas en France, on adore ça !!!

  8. je suis comme toi j’adore les supermarchés (si c’est à l’étranger c’est encore mieux…). Et j’adore faire les courses, plus que de faire du shopping je crois !

  9. concernant les feux, je me suis fait exactement la meme reflexion hier. En pologne ils sont egalement en l’air !
    Cote nourriture, je suis toute a fait d’accord, las patatas bravas para picar es un encanto !
    Il faudra y retourner pour les fetes de Mars appelees « las fallas ». je devrais y aller en 2009. Tout le monde dit que ca en vaut vraiment la peine.
    Profite bien de ton sejour

  10. Ah, oui, el agua de Valencia ça me rappelle de bons souvenirs de jeunesse! Certains abus d’ailleurs…

  11. Ah las patatas bravas, hum!! Les croquetas aussi…
    Et les supermarchés, c’est clair que quand on peut en trouver c’est arrêt obligatoire. D’ailleurs depuis notre voyage en Italie, ma crème pour le visage Nivea elle parle italien (oui je l’ai payée un peu plus cher qu’en France, mais au moins elle parle italien!), et comment on se ramène de la péparation pour faire des pana cotta, si on va pas dans les supermarchés, hein? ça fait partie de la « culture quotidienne » je trouve (ok je bosse pour une entreprise de grande distribution mais bon)…

  12. les chocolate/churros sont surtout une spécialité de Madrid. Valencia, située entre mer et vergers, est la ville qui a inventé la paëlla, les « arroz » en tout genre (sortes de risotto) et le fideù (sorte de risotto de pâtes) mais aussi l’horchata (boisson très sucrée au jus de suchet). Et l’aïoli est est une pure merveille de légèreté.

  13. moi aussi j’ADORE aller dans les supermarchés à l’étranger. Mes amis ne comprennent pas bien mais quand après ils viennent chez moi et voient que j’utilise tel ou tel produit rapporté de mes derniers voyages, ils sont jaloux. lol
    moi j’aime surtout découvrir de nouvelles choses, voir ce que les habitants de ce pays aiment, consomment…
    J’adore vaiment ça. Je trouve ca trés revélateur.
    bises

  14. Hi,
    so, I don’t speak any French, but I got all excited because I’m from Valencia!
    You can really find chocolate con churros everywhere in Spain, specially in winter. And one of the ladies above was right, Valor is near the cathedral, in plaza de la reina. It’s really worth a try.

    I’m so glad you liked my city, it really makes me happy seeing it through the eyes of a foreigner and finding that it is as beautiful as I find it.

    Next time you come :) if it’s summer you can taste horchata, it’s really good. And you can even go to Alboraya (a village outside Valencia) in Metro, that’s where it was invented and they still use the traditional recipe.

    It only is a shame that you got the most awful weather possible. Here it is usually sunny, even in october :(

    Besos!

  15. Je retourne à Valencia cette année normalement ;)

    PS : j’y ai mangé churros y chocolate tout près de la Cathédrale, j’ai même une photo qui le prouve ;p

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