fbpx

journal

Un jour comme un autre

grand-mamanbis

Ce sept mars, elle aurait sans doute été chez elle, dans cette grande maison trop grande pour elle où les oiseaux, aujourd’hui, ne chantent plus pour personne. À l’heure où je vous parle, elle aurait dormi du sommeil du juste, elle qui ne se couchait jamais avant deux ou trois heures du matin. En l’appelant vers midi, je l’aurais probablement réveillée, mais c’était une sensation si douce aussi, d’entendre sa voix s’éclairer quand au beau milieu des brumes du sommeil, elle comprenait qu’au bout du fil c’était l’une de ses petites filles adorées. Elle aimait beaucoup, je crois, être réveillée par ses petits enfants.

Et ce qui est certain : quel que soit le sujet de la conversation, jamais je n’aurais jamais mentionné la fête des grands-mères. Elle m’en aurait voulu de l’associer à une de ces célébrations au roi Consommation qui lui faisaient horreur. Ma grand-mère n’acceptait de fêter que le jour des Solange, celui de sa Sainte patronne. Et si elle tolérait un petit quelque chose pour son anniversaire, c’était surtout parce qu’il tombait le 11 novembre. Maintenant que j’y pense, elle devait bien rire dans sa barbe en s’amusant le temps d’un jour à faire de nous des patriotes. Nous qui l’étions si peu et elle qui l’était tant.

Ne pas célébrer la fête des grands-mères, c’était d’une certaine manière un cadeau muet, une façon de se comprendre. J’aimais ça, qu’elle ne soit pas attachée à ces traditions de pacotille. Comme elle, j’ai toujours trouvé la fête des grands-mères un peu tarte, mais bien sûr, ça me va bien à moi qui ne suis la grand-mère de personne…

Pourtant aujourd’hui, avec cette maudite fête, ma grand-mère chérie ne cesse d’occuper mon esprit et d’où elle est maintenant, où que ce soit, je me plais à croire qu’elle entend ces pensées et que celles-ci sont une source de joie.

Enfin, parce que de grand-mère, il ne m’en reste qu’une, précieuse, merveilleuse, fragile et que je mesure aujourd’hui combien le temps nous est compté. Je crois que je l’appellerai quand même, tant pis pour les protestations…

PS : Pourquoi cette photo qui n’a rien à voir? C’est une photo prise cet été, la toute dernière fois que nous nous sommes promenées ensemble. J’ignorais, bien entendu, que c’était la dernière promenade avec elle. Elle non, je crois. J’espère que je me sentirai assez à l’aise, un jour, pour vous montrer la dernière photo qui a été prise d’elle. C’était devant mon objectif et pendant cette promenade.

22 réflexions sur “Un jour comme un autre”

  1. Hello miss, merci pour ce joli texte qui illustre également le fond de ma pensée…
    La mienne est partie il y a presque un an jour pour jour…
    Depuis plus de deux semaines je n’arrête pas de voir des réclames pour cette fête au combien commerciale mais que je n’oubliais jamais de fêter chaque année…
    Du coup je suis vraiment triste et pleure beaucoup en ce moment.
    Ma façon de ne pas l’oublier sera sous forme de tatouage, c’est mon chéri qui m’a donné cette très bonne idée…
    En tous les cas, bon courage ma jolie, je pense bien à toi
    Bon dimanche
    Marie

  2. J’ai encore mes 2 grand-mères, qui habitent chacune à 3 km de moi mais la vie fait que l’on ne se fréquente plus… Elles ne me manquent pas, plus maintenant en tout cas. Mais une relation mamie/petite-fille, je n’en ai jamais vraiment eu et je le regrette parfois…

    Bon courage.
    Et jolie photo au passage

  3. Cette photo, au contraire, a tout à voir… en tout cas, elle m’a parlé, dès que je l’ai vue. Douces pensées…

  4. très bel article qui remue beaucoup de souvenirs, tu as l’air d’avoir eu de très belles relations avec tes grands-mères, tu as de la chance :)

  5. superbe déclaration…
    je pense exactement comme toi mais je sais que ma grand-mère est attachée à cette tradition. Finalement dans cette histoire, ce n’est pas ce que je pense qui compte. Ca ne me coûte rien de la souhaiter et si je ne le fais pas, je sais qu’elle sera peinée. Alors…

  6. Très belle déclaration.
    J’ai vraiment découvert la mienne pour mes 18 ans, à la naissance de ma petite cousine. Aujourd’hui j’y vais manger une fois par semaine.
    L’autre grand mère? je ne connais rien d’elle et personne n’en parle.

  7. Même sentiment, je n’ai connu qu’une grand mère (l’autre était morte durant l’enfance de mon père) et elle me manque depuis 4 ans…

  8. Tu as de la chance d’avoir eu ta grand-mère à tes côtés pendant si longtemps. J’aurais aimé que les miennes voient le chemin parcouru, pouvoir leur demander des conseils,…

    Malheureusement, j’en ai perdu une à l’age de 10 ans et la seconde, toujours en vie, a un peu perdu la tête à la même époque et me reconnait à peine.

    Très joli texte en tout cas.

  9. Je n’ai plus aucun grand-parent et souvent je regrette de ne pas avoir pris davantage soin d’eux, jamais je n’aurais pensé les perdre si vite.

    Ton texte est magnifique, ta grand-mère a eu beaucoup de chance de t’avoir comme petite fille :coeur

  10. Je n’ai tjs eu qu’une grand-mère, alors j’en prends grand soin. Je suis allée la voir ce midi, avec une orchidée et nous avons déjeuné ensemble :)

  11. le hasard du calendrier a fait que j’ai passé ce week end de la fête des grands-mères (sic) chez la mienne dont on a fêté le 100ième anniversaire en octobre dernier. ce matin, je l’ai entendu ouvrir les volets et j’arrivais au petit déjeuner, elle avait trouvé le sésame qu’elle cherchait : les raisins secs pour me préparer mes sablés préférés. le petit bouquet aura été plus symbolique, mais c’est surtout la pile de livres, les quelques ouvrages à broder (oui elle maîtrise le point de croix à la perfection, encore maintenant) et surtout nos longues discussions qui auront marqué ce doux week end, une jolie parenthèse.

    très jolis liens figés sur cette photo

  12. Très joli hommage que tu rend ici ta grand-mère… Je suis sûre que de là où elle est, elle contemple tout cela le coeur remplit de joie.

    Cette dernière photo est très émouvante…

  13. Texte magnifique. je partage ton avis sur la fête des grands-mères. plutôt que cette journée cadeaux institutionnalisée et commerciale (merci pour les fleuristes et marchands de breloques), il serait préférable d’apprendre aux enfants à donner de l’amour et du temps à leurs grands-parents. C’est toujours trop tard quand une fois adulte nous nous apercevons que nous les avons négligés…
    Photo très belle.

  14. superbe déclaration…je me rappelle de ton autre texte sur ta grand-mére…trés touchant & superbe photo qui illustre bien le lien qui vous unissez & vous unis toujours…

  15. coucou, ca me laisse sans voix. ca faisait 2 semaine que jevitais les pubs et que je supprimais les emails que je recevais d interflora.
    Tu dois te souvenir quand j ai utilise ce site la derniere fois…
    gros bisouxx
    lucie

  16. je comprend ta pudeur et ta tristesse.
    il y a près de cinq ans que ma petite grand-mère, si douce et si forte s’en est allée, mes dernières images d’elle sont encore dans la pellicule

  17. j’ai encore ma mamie chérie ..qui deteste aussi la fête des grand-mères ..mais elle fait semblant je crois ….;D et coincidence: son anniversaire est aussi le 11 novembre ….
    dans spn cou ça sent la biscotte et le crayon de papier et j’aime tant …..je te trouve très courageuse, elle serait fière de toi !!! ;D

  18. ton texte est magnifique, vraiment ;lorsque l’on a encore ses grand-parents près de soi il faut vraiment en profiter et ces vraiment un texte qui me le fait comprendrE.Tu a un don pour l’écriture et c’est vraiment bien que tu en fasse partager tout le monde;
    merci

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut