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Le rêve absolu

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Le retour des vacances est toujours un peu difficile. De ces vacances, celles que nous passons chaque année dans la maison commune, famille et amis confondus, au fil des allers et venues des uns et des autres. Souvent, j’ai pensé que cette boule qui se forme invariablement sous le plexus solaire, chaque fois que mes vacances en famille touchent à leur fin, provenait de mon insondable penchant pour l’oisiveté et que, grosse paresseuse que j’étais, je rechignais simplement à me remettre au travail. Cette année j’ai enfin compris le vrai truc.

Le vrai truc, c’est que ma famille va me manquer. Ces quinze jours sacrés passés ensemble chaque année ravivent toujours cette impression. Je ne sais pas comment vous décrire ma famille. Ils sont merveilleux. Tous, sans exception. Et entre nous, il existe une harmonie que je n’ai expérimentée nulle part ailleurs. Evidemment, nos relations ne sont pas toujours exemptes de tensions, d’incompréhensions ni de frictions, et il nous arrive même quelquefois de traverser de sacré tempêtes. Mais s’il est un endroit au monde où je me sens à ma place, c’est sans aucun doute parmi eux. Je ne sais pas comment ça se fait, mais lorsqu’on est ensemble, j’ai l’impression que chacun de nous offre aux autres le meilleur de lui-même.

Un de mes moments préférés, pendant ces vacances, a été celui-ci : nous avons passé une soirée entière et la matinée du lendemain à imaginer quelle serait notre vie idéale. Et nous avons rapidement convenu que notre vie rêvée, nous la passerions ensemble. Alors on a imaginé. Comment on pourrait faire pour se rapprocher les uns des autres et à quoi ressemblerait le quotidien. Comment on s’organiserait, quels seraient nos problèmes et la manière dont on prévoyait de les résoudre. On a inventé de jolies maisons à énergie négative, toutes installées à côté les unes des autres, un grand potager pour tout le monde et même, tant qu’on y était, une piscine et un espace commun pour pouvoir se retrouver tous ensemble avec une ribambelle de copains. On a défini les espaces, chacun a donné ses idées, avancé ses arguments, défendu ses convictions… Tant et si bien qu’on s’est finalement couché un peu fâchés le premier soir parce qu’on n’arrivait pas à se mettre d’accord… pour se réconcilier le lendemain matin autour d’une énième tasse de café, avec des tas d’idées nouvelles.

Finalement, on a tout couché sur une feuille de papier. On a appelé ça « LE RÊVE ABSOLU », mais on a tellement fait comme si c’était possible qu’à un moment donné, l’un d’entre nous a seulement dit : « hey, mais regardez… » et alors on a réalisé que oui, ça l’était. Facile, certainement pas. Mais possible, oui. Finalement, ça nous a rendu heureux comme si l’affaire était faite et que de rêve, on passait déjà au stade de projet. Que ce n’était qu’une question de temps.

C’est la raison pour laquelle je crois très fort en mes rêves. Parce que les formuler suffit parfois à rendre heureux – dix jours plus tard, le simple fait de penser à ces heures me donne le sourire – et que c’est de cet enthousiasme là que naît l’énergie que nous devrons mobiliser ensuite pour les mener à bien, si nous choisissons de les vivre vraiment. Chaque fois que nous mettons un pied devant l’autre, nous choisissons une direction plutôt qu’une autre, que nous le voulions ou non. Alors tant qu’à faire, mieux vaut que cette direction soit dictée par un rêve plutôt que par rien du tout. Sur un malentendu, qui sait ça si ça ne nous mènera pas exactement là où on a envie d’aller?

C’est drôle, je finis d’écrire ça et je tombe sur ce billet, publié il y a cinq ans :)

19 réflexions sur “Le rêve absolu”

  1. C’est tellement bien cette vision de la vie, ce train en marche dans lequel on monte par ici et qu’on peut éventuellement reprendre par là. Un billet tout plein d’optimisme qui nous souffle mot que oui, la vie est belle et qu’il y a plusieurs possibilités de bien la vivre. Un billet tout plein d’optimisme qui me rappelle la maison familiale derrière les dunes, cette maison où on laisse aussi pour un temps son quotidien dès lors qu’on franchit son entrée. Les rêves qui deviennent réalités, 100% oui ♥

  2. C’est très agréable de te lire car c’est plein de poésie, de rêve et des sentiments que nous partageons tous.
    Merci

    Christine

  3. Quelle belle expérience, c’est que vous puissiez en profiter à ce point. Rêver et communiquer, c’est aussi ça qui rend heureux parfois.

  4. On ressent tellement l’amour que tu as pour eux, et que vous avez tous les uns pour les autres….C’est vraiment magnifique, et je vous souhaite, vraiment, de réaliser ce rêve absolu un beau jour!!!!

  5. oh mais quelle chance! dans ma famille, les relations sont, comment dire? plus compliquées… mais je connais aussi ce sentiment d’appartenance au sein de mon groupe d’amis, à chaque fois que l’on se retrouve tous ensemble, on se dit que oui quand même :)

    j’aime aussi beaucoup ta façon de voir la vie, parce que oui, on avance tout le temps, toujours, qu’on le veuille ou non… « der Weg ist das Ziel » comme disent les Allemands – l’important c’est le chemin. Et puis ton dernier paragraphe me rappelle une phrase que j’ai lue un jour: il faut faire attention avec les rêves, un jour il finissent par se réaliser… :)

  6. Bonjour Anne-So,
    J’imagine effectivement que ce ne doit pas être la plus facile des choses que de rentrer chez soi avec tant de si bons souvenirs et de moments partagés.
    Et pourtant il y a ce rêve absolu, pas si éloigné ou impossible que cela, qui est dans vos cœurs à vous tous pour vous tenir chaud !
    C’est une très belle histoire. Et je trouve que cette photo la résume parfaitement.
    Je vous souhaite que ce rêve puisse devenir votre réalité.
    A bientôt !

  7. Ce que tu écris es magnifique. Je viens d’une famille éparpillée dans le monde, on se voit peu, on ne communique pas quand on ne se voit pas et quand on se voit pourtant, nous sommes un clan. Une unité, parfois difficile et complexe, mais si forte à la fois. Et puis il y a cette maison, où nous nous retrouvons de temps en temps, c’est un peu le phare dans la tempête. Je ne crois pas que nous pourrions vivre proche les uns des autres, le gène du globe-trotter est puissant, mais cette certitude absolue d’appartenir à quelque chose qui me dépasse, c’est ma boussole dans la vie…

  8. Bon, niveau famille, je n’en parle pas, c’est un peu compliqué, mais le pouvoir de formuler ces rêves, ça, ça me parle! Je me souviens de cette époque où l’on cherchait à acheter un appart avec mon +1 et où l’on imaginait la vie dans notre futur « chez nous à nous ». Ou bien même de cette sensation que tout est possible au début des vacances, où l’on imagine encore ce que l’on va faire de la liberté absolue des prochains jours. Et effectivement, rien que de l’évoquer rend heureux!

  9. En lisant tout ça, ça m’a justement fait repenser à ton billet d’il y 5 ans…Je ne l’avais pas oublié et je me souvenais même des jolis photos avec le parasol qui se reflète dans les bulles de ton thé…Déjà 5 ans c’est fou comme le temps passe…En tout cas j’ai toujours autant de plaisir à te lire.
    Bonne journée

  10. Tres joli ton article et ta vision des choses ! Tu fais bien de croire en tes reves, c’est le début pour les rendent réalisables :D !

  11. Cet article est très joliment écrit et m’émeut, me faisant penser à ma famille à moi, cette famille adorée qui se rassemble une fois tous les un ou deux ans, et qui s’aime fort.

    Merci

  12. Tu m’as donné envie de faire la même chose et de coucher sur le papier ce qui représenterait pour moi le rêve absolu…

  13. Je crois qu’à peu de choses près, j’aurais vraiment pu écrire ça. Je viens tout juste de rentrer de 15 jours avec ma petite famille, et ça faisait longtemps qu’on avait pas été aussi longtemps ensemble. Ils me manquent fort.

  14. Qu’il est beau ce billet et qu’il est doux. Il fait échos à ces retrouvailles que je viens de passer avec ma famille, à ces instants en famille sur la plage, autour d’une grande table, parmi les rires et les cris des plus petits, parmi les parties de jeux, les « mais non, j’ai pas triché », et les « pourquoi c’est toujours les petits qui commencent ».

  15. Les fois où l’on se sent « à sa place » sont tellement rares qu’il faut les chérir très très fort.

  16. C’est la première fois que je viens sur votre blog et je tombe sur cet article qui me ravit ! Au cours de ma longue vie (une Mamie Star, vous pensez !), je n’ai pas eu la joie de connaître la joie des vacances familiales telles que vous les évoquez, du moins pas avec une famille aussi étendue, mais de nombreuses vacances entre copines au cours desquelles nous avons nous aussi repeint notre monde de couleurs idéales. Après tant d’années, ces souvenirs de discussions passionnées autour de litres de café restent un de mes très beaux souvenirs ! Bravo pour votre blog, je vais de ce pas découvrir avec gourmandise le recit de votre voyage en Australie !
    Espelette
    Mamie Star

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