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Une rencontre : la fille en C

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J’ai eu l’occasion de l’entendre chanter plusieurs fois, La Fiancée. J’ai tout de suite aimé son timbre de voix, mais aussi une gravité qu’elle a dans le visage contrebalancée par cette voix, justement, aérienne, féminine, encore à l’orée de l’enfance et adulte à la fois. J’ai aimé son regard aiguisé sous le casque brun. Surtout, bien entendu, j’ai aimé sa musique, mais tout cela, l’air de rien, fait aussi partie de la chanson. Je l’ai rencontrée pour parler de ses mots (elle a écrit les textes de ses deux premiers EP), instrument en creux, dans la musique, dont on fait souvent peu de cas et qui a tant d’importance pour moi.

La rencontre était filmée. J’espérais vous présenter ainsi quelque chose de nouveau sur ce blog (la vidéo, une interview), sur un sujet qu’on explore peu dans la chanson : les mots. Je n’ai pas, hélas, mesuré l’importance d’un bon micro dans le cas d’un tournage dans un bar où les sons parasites sont légion. De vidéo, il n’y aura donc point. Mais je peux tenter de vous parler de cette rencontre, ce qu’il m’en reste.

Claire – c’est le prénom de cette Fiancée – est une jeune chanteuse. Jeune, en ce qu’elle a les yeux immensément ouverts sur ce qui lui arrive. Chacune de ses réponses s’achevait par quelque chose comme « mais en fait, je ne me refuse rien, tout peut arriver ». C’est d’ailleurs le principe de ses EP (de courts albums de quatre morceaux distillés au compte goutte). Le premier a paru l’an passé, le second, sobrement intitulé Deux, vient tout juste de sortir. Il y en aura deux autres. C’est aussi une façon d’explorer les « premiers pas », la naissance d’une chanteuse, en quelque sorte : EP Un, une chanteuse nouveau né ; EP deux, une chanteuse d’un an et ainsi de suite.

Il y a là, enfin, une belle façon de se donner de la liberté : celle de s’envoler chaque année vers des choses différentes, un voyage totalement nouveau, condensé. Encore une fois : une manière de ne rien s’interdire dès le départ. Pour le moment, elle écrit ses textes « parce que cela s’est fait comme ça ». Les mots, est-ce important? « Oui ». Puis elle ajoute : « mais pas forcément, toutes les chansons n’ont pas besoin du poids des mots, certains rythmes se suffisent à eux-mêmes ». Ainsi, ces mini-albums ont le goût de la jeunesse: cette croisée des chemins où tout nous semble encore possible.

Étrangement, c’est aussi ce qui se dégage de ses chansons dont les thèmes explorent la naissante expérience qu’on a des choses : un jeune amour qui n’a pas su s’y prendre ; la culpabilité qui nous vient de l’enfance – toutes ces choses qu’on nous fait porter, peut-on s’en détacher? – ; cette solitude à deux, dans le couple, exprimée sous les traits d’une prostituée. Lorsqu’on se soumet pour l’amour de l’autre ou pour l’amour de l’image qu’on a de soi, de son couple. La souffrance de n’être que l’image de quelque chose. Sa représentation et pas la chose elle-même.

Ses textes sont à la lisière des histoires et de la narration des sensations, des sentiments. Ils laissent la part de mystère qui ouvre toutes les possibilités  à une interprétation personnelle. Que vous disais-je : de la liberté, encore.

Vous l’avez compris, je suis touchée. Sa maison de disque a eu la gentillesse de me confier un court extrait de l’un des clips de l’EP Deux. Le voici. Permettez-moi, avant de vous laisser, de vous recommander mes chansons préférées : « les mains sales » (qui se trouve sur l’EP Deux), mais aussi ce titre de l’EP Un : « le tigre mercenaire » qui est, des huit titres de La Fiancée, mon préféré. Enfin, n’hésitez pas à vous rendre sur son site pour connaître les lieux et les dates où elle se produit cet été, il y en a tout plein.

12 réflexions sur “Une rencontre : la fille en C”

  1. Ravie de découvrir tes impressions et ce mini-clip. J’ai vu hier celui de « On avait juré ». J’adore ces mini clips comme j’aime l’ambiance de ses chansons ! J’ai aussi eu le plaisir de la rencontrer, moment très sympa. Ses vyniles sont des objets magnifiques, et je trouve que son univers se prête très bien à ce format.

  2. Hummmm, j’adore la Fiancée, sa voix mais surtout sa personnalité !
    J’ai pu la rencontrer également (la maquiller même) et ça a été un super moment, même si j’étais morte de trouille de la rater !
    Merci pour le clip !!

  3. Oh ! Je vais la voir la semaine prochaine (si aucun rattrapage pour le BAC..), quelle surprise de voir que vous parlez d’elle ici !

    Bise, bonne journée (sous cette chaleur intenable, qui me vaut de rester chez moi, au frais, « Le livre des leurres » entre les mains.)

    Mallory

  4. Seulement 2 lignes pour te dire que ton blog est super, c’et une des petites choses qui font la vie simplement plus agréable.
    Merci,
    Monica (de Milan)
    PS: Je suis en train d’apprendre le Francais et ton blog rend la tâche moins difficile

  5. J’en avais déjà entendu parler. Je ne suis pour l’instant pas « fan » mais « j’aime bien », en effet, j’aime beaucoup son timbre de voix, comme tu dis. Et puis son visage est magnifique, elle a un charme dingue! Peut-être devrais-je écouter plus de chansons pour en apprécier la musique.
    Bisous ?

  6. Salut,

    Samedi j’ai trouvé ton livre « La double vie de Penelope P. » dans un vide grenier à Ajaccio. Je reconnais tout de suite la couverture et le prends. Je viens tout juste de le finir et j’ai vraiment passé un sympathique moment de détente à le lire.
    J’espère qu’il y en aura un autre !

  7. Je lis aussi ton blog régulièrement et j’apprécie la qualité de tes articles : aussi bien tes « mots » que tes photos, toujours poétiques et touchants.
    Je découvre aujourd’hui La Fiancé, et le personnage qu’elle a l’air d’être car ses morceaux et son style sont peu communs. Je ne suis pas étonnée que tu sois touchée par elle car il y a quelque chose de commun ( dans le bon sens du terme cette fois-ci), une certaine ressemblance entre vos deux personnages publiques ( et peut être plus!!).
    En tout cas elle porte un drôle de nom d’artiste, sais- tu d’où il vient, il y a sûrement une histoire derrière et je suis curieuse…trop peut-être!
    J’ai écouté « les mains sales » et c’est vrai que le texte n’est pas banal.
    Et je retiens de ton billet à son sujet  » la souffrance de n’être que l’image de quelque chose », c’est très vrai, cela est une des grandes souffrances existentielles. On se crée sans cesse un personnage ( car nous sommes très très créateurs) et au final on reste emprisonné dedans, pris dans notre propre piège! Bon j’arrête, retrouvons notre liberté, c’est un beau message,même si nous avons peu de marge de manoeuvre..
    Bises

  8. Je crois que je viens de trouver toute seule la réponse à mon énigme : La fille en C car elle s’appelle Claire ! Pas mal comme jeu de mots !! sourit

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