journal
Il est trois heures de l’après-midi à sa montre. Le ciel, pourtant, est bas comme si la nuit s’apprêtait à surgir de nulle part. Impossible de savoir d’où elle peut venir, peut-être même qu’elle pourrait sortir de la terre aujourd’hui. Le soleil qui filtre à peine à travers les nuages ressemble à un vieux souffreteux
Il reste d’elle sa voix dans ma tête, chaque fois que je me surprend à lui demander un avis que je connais déjà et que bien sûr, celui-ci ne va pas dans le sens qu’il me plairait d’entendre. Les intonations cassées de cette voix toujours un peu enrouée comme si, quelle que soit l’heure du
Elle porte un frais chemisier blanc, soigneusement amidonné, repassé d’une manière que les jeunes femmes ne savent plus reproduire aujourd’hui. À son cou se balance un long sautoir en or tressé et, sous le col, on aperçoit une petite chaine. Pendue à elle, on imagine, forcément, une croix. Sa jupe portefeuille, taillée dans un tissu
Dimanche matin, les yeux perdus dans le coton du ciel. Dans la cour, les cent fenêtres des immeubles alentours sont encore closes. Seul résonne au loin le cliquetis léger de ce qui doit être un réveil réglé sur une sonnerie douce (quelques notes de harpe électronique sans doute). Pas un bruit de fourchette, ni même
