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Peut-on réellement changer ?

Qu’est-ce que vous en pensez, vous? À votre avis, est-ce que l’on peut vraiment changer ? Je veux dire SE changer. Est-ce que certains aspects de notre personnalités sont figés à tout jamais ou bien est-il possible d’avoir une influence sur eux?

Si je vous pose cette question, c’est simplement parce que je vois souvent des gens, autour de moi, désespérés d’être ce qu’ils sont. D’ailleurs j’ai longtemps été cette personne (j’en ai déjà parlé dans ce billet).

Et c’est vrai : nombre de tourments proviennent de ce que nous voudrions être autre chose que ce que nous sommes : nous rêvons d’être pied de ciboulette, de menthe ou de basilic alors que nous sommes né persil, aneth ou coriandre. Et nous consacrons un temps infini à déployer des efforts surhumains contre des moulins à vents. En effet, s’il est une chose aussi sûre que un et un font deux, c’est bien ceci : si graine de persil vous êtes né, pied de persil vous deviendrez, peu importe l’énergie que vous passerez à tenter d’infléchir cette simple vérité.

Ainsi donc, les dés sont jetés ?
On ne peut rien changer?
Tsssss, pas si vite !

Il y a quand même une chose sur laquelle nous pouvons agir. Que l’on soit pied de persil ou de ciboulette, on a tout de même deux options :

Se résoudre à devenir un pied de persil chétif et tristounet avec les feuilles qui pendent (puisqu’on aurait préféré être de la ciboulette, à quoi bon se donner du mal, hein ?)

Décider de tout mettre en oeuvre pour devenir un pied de persil plein de vie et de santé. En deux mots comme en cent : un pied de persil qui envoie du bois.

L’ennui, c’est que la plupart du temps, on ne sait pas vraiment quoi faire pour devenir un pied de persil qui envoie du bois. Et ceci pour une raison très simple : on ne sait même pas si on est un pied de ciboulette, un pied de persil, ou encore une espèce très rare de basilic cendré. Dit autrement : on ne sait pas vraiment qui on est. Et c’est souvent ça qui met la pagaille dans nos vies. Souvent, on a surtout besoin d’une chose en particulier : apprendre à mieux se connaître.

LE VRAI TRUC :
« Connais toi toi-même »

Socrate a eu du pif avec son « connais-toi toi-même ». Hélas, 2400 ans plus tard, on ne sait toujours pas tellement comment s’y prendre, avec cette affaire. Je n’ai d’ailleurs aucune solution miracle à vous proposer : on ne fait pas connaissance avec soi-même du jour au lendemain. Par contre des idées et des pistes pour vous aider à avancer dare dare, ça oui, j’ai !

Voici donc à présent 5 idées pour vous lancer. Cinq pistes agréables à mettre en oeuvre, auxquelles vous pouvez consacrer quelques minutes ou quelques heures selon le temps dont vous disposez, et toujours avec l’idée de passer un bon moment, en plus d’apprendre plein (mais PLEIN) de choses.

D’ailleurs, si, de votre côté, vous avez en tête d’autres exercices et d’autres pratiques, pensez à les partager dans les commentaires, j’expérimenterai avec joie les idées qui me parleront :)

– Idée n° 1 –
Le test MBTI

Basé sur les travaux de Jung et de Isabel Briggs Myers (dont le test porte d’ailleurs le nom : Myers Briggs Type Indicator), il définit 16 grands types de personnalité à partir d’une série de questions auxquelles il faut répondre aussi vite et aussi honnêtement que possible. C’est mon amie Nadia qui m’en a parlé il y a un mois, lors d’un week-end en famille. Nous étions en Normandie et bien sûr chacun autour de la table a immédiatement voulu faire le test. C’était un très bon moment. Pourtant, loin de moi l’idée de vous inciter à prendre le résultat de ce test au pied de la lettre : je me méfie toujours des cases, si séduisantes soient-elles. Par contre, si vous ne savez pas par quel bout commencer, ce peut être une excellente base de réflexion, car qu’elle vous invitera à vous questionner dans un contexte plutôt ludique et amusant.

Pour faire le test MBTI, ça se passe ici  (sans surprise, j’appartiens pour ma part au groupe des « Médiateurs »).

– Idée n°2 –
Tenir un journal de bord

L’écrit est un outil de communication magnifique. Par exemple, c’est avec l’écrit que je parviens le mieux à me mettre en contact avec les autres. Mais à travers un journal de bord, c’est avec soi que l’on entre en communication : littéralement, on se raconte à soi-même. On en apprend énormément sur ce tout qui frémit en dedans, lorsqu’on s’accorde un petit moment quotidien, crayon en main, pour explorer ce qui traverse nos journées.

Rien ne vous empêche, pour éviter de vous disperser, de mettre un cadre à cela. Par exemple : noter chaque jour 5 situations dans lesquelles vous avez identifié que vous vous êtes senti bien et 5 situations dans lesquelles vous avez senti au contraire que ça coinçait. Il n’y a pas de règle : l’essentiel est de trouver une manière simple à mettre en oeuvre et un rythme qu’il vous sera facile de tenir. Mieux vaut trois minutes tous les jours, qu’une heure toutes les semaines.

L’an dernier, j’ai écrit chaque soir pendant plusieurs mois une liste des choses positives et moins positives de ma journée. Cela m’a beaucoup aidée à comprendre que j’agissais toujours de la même manière dans certaines situations… et donc à amorcer de petites modifications pour produire des changements.

– Idée n°3 –
Interroger son entourage

Car après tout, si nous ne nous voyons pas vivre au quotidien, ce n’est pas le cas de ceux qui nous entourent. D’ailleurs, vous avez certainement déjà éprouvé le sentiment de comprendre exactement ce qui posait problème à la personne en face de vous, alors qu’elle même patinait complètement dans la semoule. Dites-vous bien que les autres aussi voient clair en vous et que, si vous avez besoin d’un éclairage sur ce qui caractérise votre personnalité, votre entourage saura vous y aider. Je parle bien entendu de personnes bienveillantes à votre égard, en qui vous avez toute confiance. Pour cela aussi, n’hésitez pas à définir un cadre bien spécial. Par exemple un courrier qui aura un modèle unique et qui pourrait ressembler à ceci :

« Bonjour,
Je suis en train de faire un petit travail de recherche personnel et j’ai besoin, pour cela, de ton aide. Pourrais-tu citer les cinq choses, chez moi, qui me caractérisent le mieux? Et, si possible, me donner des exemples concrets pour m’aider à comprendre? Cela me rendra un très grand service ».

C’est un peu impressionnant à faire, je vous l’accorde. Mais vous serez certainement agréablement surpris par la disponibilité de votre entourage et le soin, l’honnêteté, la gentillesse avec laquelle chacun prendra le temps de vous répondre.

– Idée n°4 –
Apprendre à ne pas se juger

On a souvent tendance à confondre l’absence de jugement et la complaisance. Seulement voilà : porter un jugement – en général négatif, évidemment – sur ce que l’on fait ou ce que l’on est, est le meilleur moyen de nous couper totalement d’une véritable connaissance de nous. Par exemple : « J’ai mal » est une affirmation neutre. « J’ai mal parce que j’ai une carie » est neutre également. Par contre « Je suis une chochotte« , de même que « Je suis vraiment balaise en gestion de la douleur » sont des jugements.

Peu importent qu’on les estime positifs ou non, les jugements figent l’image que vous avez de vous-même et vous font croire que vous êtes comme ceci ou comme cela, sans espoir de changer.

C’est plus compliqué à faire, je vous l’accorde, quand il s’agit de questions plus abstraites. Par exemple : « Je suis jalouse« . Je suis jalouse n’est pas un jugement : c’est reconnaitre un état. Le jugement ce serait par exemple : « Je suis vraiment une mauvaise personne parce que je crève de jalousie« . Je vous en ai déjà parlé : ma manière à moi de fermer le clapet de mon petit juge pourtant particulièrement volubile, c’est de donner la parole à ma petite fille intérieure.

En vrai, le simple fait de se mettre dans la disposition d’écouter la manière dont on se juge, peut déjà faire avancer bien des choses. Nous avons souvent besoin d’une certaine neutralité pour commencer à détricoter nos petits et grands conflits intérieurs et c’est l’une des choses que l’apprentissage du « non-jugement » nous permet de faire.

– Idée n°5 –
50 choses passionnantes

Et je termine par un exercice super amusant, très divertissant, mais aussi très révélateur : noter cinquante choses qui vous caractérisent à vos propres yeux. Cinquante choses qui vous font dire en les lisant que ce sont vos particularités. Mieux : vos singularités. Ce peut-être n’importe quoi : la manière très spéciale dont vous mangez vos courgettes, un petit tic, une croyance, un événement qui vous a marqué ou modelé, quelque chose que vous aimez faire…

Je m’étais prêtée à ce petit jeu ici, il y a quelques années, dans un billet intitulé « 50 choses pourtant passionnantes dont vous n’avez strictement rien à faire » et j’en garde un souvenir jubilatoire, très libérateur. C’est drôle parce qu’en le relisant, je constate que plein de choses ont changé, évolué, mûri.

Ce qui montre bien qu’à défaut de changer du tout au tout – devenir un pied de ciboulette alors qu’on vient d’une graine de persil – on a quand même une bonne marge de manoeuvre pour ce qui est d’évoluer, grandir et se transformer. Et que petit à petit, on peut très bien devenir un pied de persil en super forme et bien dans ses baskets :)

11 réflexions sur “Peut-on réellement changer ?”

  1. Super article ! Je me suis prêtée au jeu du test et apparemment je suis « défenseur » et je suis plutôt d’accord avec leur description.

  2. Merci pour ce très bon article, et pour les liens que tu partages.
    Ton test de personnalité est juste dingue.
    Je suis une grande fan d’Oprah Winfrey, et semblerait-il que je suis « comme elle ».
    Je suis une « protagoniste », ENFJ-T, ce qui me parait invraisemblable !

    Pfiouh !

  3. Savoir qui on est, je pense que c’est la quête (passionnante !) de toute une vie, car même si on a des « bases », on évolue en permanence de part nos expériences.
    Le test MBTI je suis un défenseur (ISFJ) ce qui m’étonnait au début et puis en fait mes amis m’ont expliqué pourquoi cela ne les étonnait pas comme résultat.
    Je me rappelle avec grand plaisir de cet article des 50 choses passionnantes, c’était un très chouette article. Apparemment un joli exercice aussi, je vais voir si je m’en sors tiens ! Merci pour la suggestion !

  4. Très intéressant ce test… je tombe sur « Protagoniste ENFJ-T », et même si je ne suis pas à l’aise avec le terme « leader charismatique », tout le reste me correspond étrangement bien…

  5. Bonjour Anne-Solange,

    J’aime tes articles! Très enrichissant et intéressant. Un bol d’air frais. Merci beaucoup!
    J’ai fait le test, je suis aussi « Médiateur ». Je me suis reconnue dans la description.
    Je prends note pour le reste qui m’aidera dans ma connaissance de soi.

  6. Bon matin Anne-Solange,
    Quelle fraicheur dans cet article! J’adore l’histoire du persil, même si à choisir, je serais plutôt ciboulette, coriandre ou basilic ;)
    Je viens juste de faire le test et sans grande surprise, je suis du groupe des « avocats »! Je dis sans surprise car à chaque test que j’ai pu faire, sérieux ou non :), ces notions d’équilibre et de justice me collent à la peau. « Connais-toi toi-même »… Lorsque j’ai eu mon bac, je ne savais pas du tout quelles études entamer, et j’avais décidé: ce sera le droit! Mes parents, persuadés de mon mauvais choix ont refusé… Je ne suis évidemment pas juriste, je sais aujourd’hui que c’est l’événementiel, le festif qui aurait été LE bon choix, mais je suis certaine aussi que je pourrais me lever aujourd’hui chaque matin diplômée du droit, en me disant que j’aime ce que je fais, et je crois qu’à l’époque, faute de me connaitre totalement moi-même, mon subconscient me le disait déjà aussi: le droit n’était peut-être pas LE bon choix, mais il était UN bon choix possible! L’être humain est sacrément bien fait à mon sens, encore faut-il accepter de l’écouter peut-être plus souvent que nous ne le faisons; j’ai appris à suivre mes intuitions dans mes choix depuis, quitte à me casser le nez parfois ;)
    En tout cas, je retiens de ce test que m’engager plus activement dans un projet serait probablement une excellente idée; cela vaudrait sûrement la peine de lutter un peu contre mon côté introverti et trop prudent ;)
    Et je n’avais pas vu le billet des 50 choses passionnantes, merci aussi pour cette lecture hier soir :)

  7. Amélie Mélie

    Ah, impressionnant ce test! Je suis « Inspirateur », et effectivement je me reconnais plutôt très bien dans ce profil…

  8. Hello Anne-Solange,
    Cela fait un petit moment que je te suis et je voulais te dire que je suis vraiment fan de ton style d’écriture !
    Tu as raison, je pense que l’on ne peut commencer à changer (dans le sens évoluer) que lorsque l’on se connait suffisamment soi-même, afin de ne pas s’obstiner à tenter de mettre en oeuvre des conseils qui ne fonctionneront pas avec notre personnalité authentique. Autrement dit, je suis convaincue que l’on peut toujours évoluer (positivement), mais pas en niant qui on est.
    Pour ma part, c’est avec mon identité capillaire que je me suis battue des années (j’ai eu mes premiers cheveux blancs à 17 ans et je les ai teints et lissés plus de 15 ans). Aujourd’hui, à 35 ans j’ai accepté mes cheveux gris, et franchement, je ne me suis jamais sentie aussi libre. C’est une décision qui ne m’empêche pas de prendre soin de moi, mais tout simplement d’arrêter de lutter contre moi, et la différence est énorme.
    Merci pour tes articles et à bientôt.

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